Sunday, March 25, 2007

Explication de texte

Je ressens le besoin d'expliquer le contexte et les raisons de l'existence de la nouvelle ci-dessous. Car pour être tout à fait franc, je peux concevoir que ce texte paraisse quelque peu choquant ou dérangeant. J'aimerais pouvoir assumer ce texte totalement et m'en foutre de ce que pensent les gens mais je n'y arrive pas. Même si, ne vous méprenez pas, j'en suis tout de même satisfait.

Tout d'abord je tiens à préciser que ce texte est de la fiction pure, n'étant moi-même jamais entré dans quelque sex shop que ce soit. J'ai appris à propos des glory-holes à droite à gauche, dans Romance X notamment (le film de catherine Breillat) et cette pratique a un côté profondément romanesque et littéraire à mon sens.

Ce que je voulais faire passer dans ce texte, c'est de ces moments difficiles dans une vie où l'on a juste envie du pire, où l'on ressent le besoin de se salir parceque l'on a soi-même salit. Cette nouvelle est censée représenter la dégringolade mentale qui se produit à ce moment là, où l'on voudrait que plus aucune loi ou règle n'existe plus, une sorte de parenthèse désenchantée où l'on pourrait se laisser dériver à des extrêmités que l'on n'oserait jamais en temps normal.

Ce texte est en fait une métaphore : il doit rester une part d'irréel dans ce genre de parenthèse. En fin de compte, le personnage principal ne s'est-il peut-être tout simplement jamais réveillé ? tout ceci n'est peut-être qu'un cauchemar ? voilà la métaphore du glory-hole, et surtout du personnage inconnu.

Car on m'a aussi questionné à propos de ce personnage, certains déplorant notamment le fait qu'il reste inconnu tout au long du récit. Il (ou elle), c'est simplement la personnalisation de la métaphore. Vous savez, ce partenaire dont on rêve tous, qui nous accorderait tous nos désirs les plus secrets (et nos déviances aussi). Ce partenaire avec qui l'on peut se laisser aller totalement et qui nous accepterait totalement (vous comprenez l'image là? :p) sans risquer quoi que ce soit, no strings attached comme disent les anglais.

Mais rapidement notre type se met à douter de sa colère et commence à culpabiliser d'infliger ses perversions à l'autre (j'en connais certains qui se reconnaîtront), et le retour à la réalité se produit brutalement : on ne peut pas faire n'importe quoi sans risquer le retour de bâton.

J'ai exprimé l'objet du problème avec la présence de Séverine, qui symbolise le côté humain du personnage principal, son ancrage dans la normalité et le sentiment vrai. Tout n'est pas perdu pour lui, il n'est pas qu'obscurité. Comme a dit très joliment une amie à moi, "la fin prouve que, dégueulasse ou pas dégueulasse, il y a toujours de l'amour même dans la lie des choses. "

Maintenant que j'ai expliqué le texte, parlons du contexte. J'ai écrit cette nouvelle avec "Venus in Furs" du Velvet Undergound dans les oreilles. Cette litanie lancinante qui vous prend aux tripes et vous amène dans un état second convient tout à fait à la lecture de la nouvelle. Lou Reed lance des cris plaintifs à Severin tout au long de la chanson, et c'est donc de là que vient le nom de la fille de mon histoire.

Néanmoins, l'histoire de la chanson, bien qu'étant elle aussi basée sur une déviance, est assez différente. Elle est inspirée par une nouvelle (quelle ironie du sort!) écrite par Leopold von Sacher-Masoch, vous l'aurez compris, c'est effectivement l'autre type de l'expression sado-maso. Et étonnament, Severin est en fait un homme, Severin von Kusiemski, personnage principal de la nouvelle, si amoureux d'une dame (au doux nom de Wanda von Dunajew) qu'il lui demande de le traîter comme son esclave, de façon progressivement de plus en plus dégradante. Il décrit ce qu'il ressent alors par le mot "supersensualité".
Le paroxisme de cette histoire arrive lorsque Wanda elle-même tombe sous le charme d'un autre homme, dont elle aimerait devenir la soumise.

Voilà. Vous savez maintenant à peu près tout ce qu'il y a à savoir sur la nouvelle du post d'en dessous. Si vous voulez la relire, je vous conseille de le faire en écoutant le morceau du Velvet.

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